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jeudi 13 octobre 2011

Tony Tomassi doit-il démissioner?


La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 13 octobre 2011.
Accusé de fraude et d’abus de confiance, le député et ex-ministre Tony Tomassi devrait-il démissionner ? Mériterait-il d’être destitué par l’Assemblée nationale ? Ou, d’après vous, peut-il continuer de représenter sa circonscription puisqu’il est présumé innocent ?

Que de mauvaises décisions
Le métier de politicien n’est pas facile. Un élu peut être accusé à tout moment, être innocent et, malgré tout, être forcé de démissionner. Pour Tony Tomassi, il n’y a que de mauvaises décisions. Il peut rester en poste en invoquant la présomption d’innocence. Il peut prétexter que la présomption d’innocence est un droit fondamental, qu’une personne est présumée innocente tant et aussi longtemps que sa culpabilité n’a pas été prouvée. Dans ce cas, on peut douter de sa capacité à remplir sa tâche d’élu puisqu'il devra consacrer ses énergies à préparer sa défense, plutôt qu’à représenter les électeurs de sa circonscription. L’autre option qui s’offre à lui est de démissionner. C’en sera alors fini de sa réputation et de sa carrière politique, et ce, même s’il devait être reconnu innocent plus tard. Peu importe sa décision, la pression médiatique ne s’estompera pas. L’affaire se déroule sur fond de collusion et de corruption gouvernementale. Elle pollue encore davantage le climat déjà malsain de l’action politique. Si j’étais à sa place, je démissionnerais. De toute façon, la rumeur veut qu’il ait beaucoup d’amis pour l’aider à se refaire une carrière…

jeudi 6 octobre 2011

Le pont Champlain en PPP?


La Presse Débats, Cyberpresse, jeudi le 6 octobre 2011
Question : Le nouveau pont Champlain devrait-il être construit en partenariat public-privé (PPP)?
Et pourquoi pas?
Le gouvernement fédéral affirme avoir une préférence marquée pour un partenariat public-privé (PPP). Et pourquoi pas? Il a utilisé cette formule pour la construction du Pont de la Confédération reliant l’Île-du-Prince-Édouard au Nouveau-Brunswick dans les années 1990. Cet ouvrage de 13 kilomètres a été conçu et construit par un consortium du secteur privé. Ce même consortium s’est vu confier l’entretien et l’exploitation du pont pour 35 ans, au terme duquel il le remettra aux autorités fédérales. D’ici là, les revenus de péage lui servent à l’exploiter et à l’entretenir. Le bilan? L’expérience s’est avérée positive : le pont a été construit dans les délais prévus et sans mauvaises surprises pour les contribuables. En préconisant cette formule, le gouvernement a pu partager avec le secteur privé les risques associés à la construction et à l’exploitation d’un équipement collectif de 1 milliard de dollars. 

Plusieurs dénoncent les PPP sous prétexte que l’entreprise privée n’y participe que pour faire de l’argent. C’est vrai! Je dirais même que c’est ce qu’on souhaite : c’est cette soif de profit qui, pour notre bénéfice mutuel, incitera les entreprises à être économes et efficaces dans la construction et l’exploitation du pont. N’est-ce pas mieux que de les voir s’activer à multiplier les gaspillages et à repousser les délais de réalisation pour obtenir des faveurs ou des rallonges contractuelles du gouvernement?