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mardi 28 juin 2011

Au nom de la sécurité!


J’ai éprouvé un malaise avec les mesures de sécurité mises en place par la Ville de Québec lors de la Saint-Jean. Non pas que je suis contre l’ordre public. Simplement, ça sentait l’État répressif.
L’événement a donné lieu à un déploiement policier sans précédent : barrages routiers, périmètres de sécurité et fouille des citoyens. Le but avoué? Freiner la consommation d’alcool. Mais comme les fêtards avaient la permission de consommer des boissons alcoolisées, tout laisse croire que le but réel de cette opération policière consistait à contrôler les citoyens.
Je sais, nous vivons en démocratie, mais... comment expliquer ce mur de suspicion devant tous ceux venus fêter la Saint-Jean sur les plaines d’Abraham? Que penser d’une ville qui donne à ses policiers la permission d’arrêter, d’interroger et de fouiller tous les citoyens? Doit-on ignorer qu’on a exigé de chaque individu qu’il prouve son innocence avant même de s’être rendu coupable de quoi que ce soit?
Soit! Il y a bien eu des débordements festifs par le passé. N’empêche que la fin ne justifie pas les moyens. Ce n’est pas tant les objectifs poursuivis qu’il faut questionner ici, mais les moyens utilisés. C’est toute cette démesure dans le déploiement des forces policières pour contrer les excès de quelques abuseurs qu’il faut dénoncer. D’autant plus que les casseurs trouvent toujours les moyens de briser, policiers ou non.
Si le mandat confié aux policiers s’était limité à intervenir face aux comportements mettant en danger la propriété ou la vie des citoyens, on pourrait dire qu’ils n’ont fait que leur travail. Mais non, ce n’est pas des policiers ordinaires qu’on a déployés pour la Saint-Jean, mais une cavalerie de douaniers, d’inquisiteurs et de voyeurs.
Évidemment, en entretenant le spectre de l’événement malheureux, les autorités ont cherché à faire oublier que l’immense majorité des citoyens se rendent à la fête nationale pour voir un spectacle, s’amuser et partager leur ferveur nationaliste. Non pas pour mettre la Ville de Québec à feu et à sac.
Il y aura toujours quelque chose de malsain à transformer une ville en état policier et à imposer la « drill » militaire au bon peuple sous prétexte de le protéger contre lui-même.
Aujourd’hui, la Ville de Québec donne la frousse. Non seulement parce qu’elle a réussi à mettre à l’avant-scène un corps policier bien entrainé, bien armé et omniprésent, mais parce qu’elle retire une telle fierté de son opération, qu’elle entend en faire une mesure permanente.
Que nous réserve-t-on pour le prochain événement festif? Un périmètre de sécurité s’étendant à toute la ville? L’obligation de présenter une carte d’identité? Tout le monde tout nu pour la fouille? Au nom de la sécurité, l’inquisition policière semble sans limites.
Il y aura toujours une bonne raison pour intensifier les contrôles policiers et abuser des individus. Les plus grandes atrocités du monde ont commencé par ce genre de petites entorses aux droits et libertés des citoyens.
Aussi, pourrait-on rappeler aux autorités que dans une démocratie, ce ne sont pas les citoyens honnêtes qu’il faut pourchasser, mais les criminels et les délinquants.

lundi 27 juin 2011

Le Québec fait-il peur à l'industrie gazière et pétrolière?


La Presse Débats, Cyberpresse, lundi le 27 juin 2010
Selon un sondage réalisé par l'Institut Fraser auprès des principales entreprises pétrolières et gazières, le Québec est perçu comme un des pires endroits au monde pour investir dans l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures. À votre avis, faut-il s'inquiéter ou au contraire se réjouir de cette perception? Que devrait faire le gouvernement du Québec pour réagir à ce résultat?
RIEN D'ÉTONNANT
Ainsi, la province de Québec serait considérée comme un des pires endroits pour investir dans l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures. Faut-il s’en surprendre? On aurait tort de n’y voir qu’une conséquence du débat folklorique entourant l’exploitation des gaz de schiste. Il ne faut pas oublier que cette enquête sondait les entreprises sur plusieurs aspects de leur environnement d'affaires. Or, le gouvernement du Québec est le champion nord américain de la coercition des entreprises. Non seulement à cause de sa fiscalité défavorable, mais aussi par ce qu’il contrôle à peu près toutes les activités d’une entreprise. Investir au Québec, c’est accepter de se conformer à une panoplie de lois et de règlements édictés par une quelconque régie, un ministère, la CSST,  l’Office québécois de la langue française et au moins une dizaine d’autres bureaucraties. Avez-vous déjà compté le nombre de rapports à produire et les demandes d’autorisation à obtenir avant même de commencer à exploiter une ressource? Pas surprenant, que les investisseurs préfèrent aller creuser leur trou ailleurs. Rien pour se réjouir!