Donald Trump : un libéral économique ? Pas vraiment
On présente souvent Donald Trump comme un grand défenseur de la liberté économique. Pour plusieurs, il incarne l’entrepreneur qui réussit par lui-même, l’homme d’affaires qui rejette les règles et cherche à libérer l’économie de l’emprise de l’État. Mais à y regarder de plus près, cette image est trompeuse.
Avec Trump, il ne s’agit pas d’un marché régi par des règles claires et prévisibles, mais d’un bras de fer politique permanent, où l’économie devient un instrument de pression plutôt qu’un espace d’échanges équitables.
Les tarifs douaniers : un pouvoir arbitraire
Prenons l’exemple des tarifs douaniers. Au lieu de défendre un commerce international fondé sur des règles communes et transparentes, Trump agit seul et impose des droits de douane à la carte. Officiellement, c’est pour « protéger les travailleurs américains ». En réalité, ces mesures lui donnent un pouvoir exorbitant : décider quand frapper, qui punir et à quel prix, selon ses intérêts politiques du moment.
Les conflits d’intérêts : quand privé et public se confondent
Sous sa présidence, Trump a continué d’utiliser ses hôtels et ses propriétés pour des activités officielles. Sa communication politique se mélange régulièrement avec la promotion de ses affaires personnelles. Résultat : la frontière entre intérêt public et intérêt privé devient floue, voire presque inexistante.
Liberté économique ou prétexte au pouvoir ?
Bien sûr, Trump a appliqué certaines recettes classiques de la droite économique : baisses d’impôts, dérégulation, avantages pour les grandes entreprises. Mais en parallèle, il a méthodiquement attaqué les juges, les médias et les agences indépendantes. Or ce sont précisément ces institutions qui empêchent les abus et garantissent un minimum d’équité.
Sans ces contre-pouvoirs, la « liberté » économique devient un prétexte pour protéger les plus forts, non pour réguler un marché juste.
Une version déformée du libéralisme
À l’instar de nombreux dirigeants autoritaires, Trump invoque l’économie de marché, mais en rejette les règles, les institutions et tout contrôle. Les juges deviennent des ennemis, les journalistes des obstacles, et les lois des contraintes à contourner. On est très loin de la tradition libérale, qui vise d’abord à limiter le pouvoir du Prince, et non à le concentrer.
Au final, Donald Trump n’est pas le fruit du libéralisme économique, mais sa version la plus déformée. Il reprend les mots — liberté, marché, réussite individuelle — tout en en vidant le sens et en les détournant à son profit.