La veille de Noël, Frédéric reçoit sa famille pour le réveillon. Les jouets s’amoncèlent au pied de l’arbre et la table regorge de denrées. Frédéric est abordé par son frère.
Frédéric : Je sais que tu aurais préféré un Noël de disette.
Le frère : Pourquoi souhaiterais-je un Noël de disette?
Frédéric : Parce que tu préfères la disette à l’abondance.
Le frère : Comment peux-tu dire une telle chose?
Frédéric : Tu veux empêcher les étrangers de nous vendre leurs jouets et leurs denrées.
Le frère : Est-ce mal de vouloir aider les producteurs locaux?
Frédéric : Si tu refuses les jouets et les denrées des étrangers, c'est que tu préfères la disette à l’abondance.
Le frère : Lorsque les étrangers nous vendent leurs jouets et leurs denrées, nous sommes obligé de céder les nôtres à bas prix.
Frédéric : Ainsi, tu veux la cherté des jouets et des denrées.
Le frère : Si on laisse les étrangers nous vendre ce qu’ils veulent, ils vont nous ruiner.
Frédéric : Donc, c'est l'abondance qui ruine la société et la disette qui la sauve.
Le frère : On ne peut penser qu'à soi, il faut aussi se soucier de l'intérêt général.
Frédéric : Mais le propriétaire du vignoble souhaite que toutes les vignes du monde gèlent, sauf la sienne.
Le frère : Pourquoi as-tu acheté une caisse de vin à ce mécréant?
Frédéric : C'est que je préfère l’abondance à la disette!
*Ce billet s’inspire des écrits de Frédéric Bastiat, économiste et homme politique français (1801-1850).