jeudi 29 octobre 2009

Les dommages de la corruption

Pierre Simard
La Presse, Cyberpresse, Opinion, 30 octobre 2009
Le Soleil, Cyberpresse, Analyse, 02 novembre 2009

Corruption à la ville de Montréal, fraude électorale à la ville de Boisbriand, conflit d’intérêt au conseil des ministres, partisannerie sur les chèques de subvention, factures gargantuesques de bureaucrates. Il ne se passe guère une journée sans que l’intégrité de nos élus et de nos administrateurs publics soit mise en cause.

Pourtant, le Canada se classerait parmi les pays les moins corrompus de la planète, selon Transparency International. Cet organisme, qui définit la corruption comme l'abus d'une fonction publique à des fins d'enrichissement personnel, publie chaque année un indice de perception de la corruption (IPC). En 2008, le Canada se classait au 9ième rang des pays les plus propres au monde. Devrait-on de ce fait marginaliser les dangers de la corruption?

vendredi 9 octobre 2009

Le ras-le-Bol

Pierre Simard
La Presse, vendredi 9 octobre 2009, Forum, p.A17
Le Soleil, jeudi le 8 octobre 2009, Point de vue, p.33


Le refus des Québécois d’assumer une hausse des taxes et des tarifs (impôt) pour contrer un inévitable déficit budgétaire fait «baver» les inconditionnels de l’État bienveillant. Plusieurs d’entre eux sont en manque de qualificatifs pour condamner les Québécois qui refusent «l’appel à la raison» de nos gouvernements. Personnellement, en tant qu’analyste des choix publics, je salue cette clairvoyance des citoyens-contribuables. Je m’explique.

La plupart des commentateurs politiques partagent une vision angélique de l’État. Pour eux, nos gouvernements n’ont qu’une ambition, celle de préserver le bien commun. Cette conception naïve du rôle de l’État n’est pas nouvelle : elle domine les théories des finances publiques depuis deux siècles. On postule que nos gouvernements produisent des biens et services publics réclamés par le peuple et qu’en conséquence, personne ne doit rechigner devant la facture.