jeudi 29 novembre 2007

À la rescousse du Cardinal

Journal de Québec
Jean-Luc Migué et Pierre Simard

Longtemps dotée par l’État d’un pouvoir monopolistique au Québec, l’Église doit maintenant composer avec une concurrence féroce. Elle est aujourd’hui victime d’une guerre de prix sans merci de la part de l’État lui-même.

Depuis cinquante ans, l’État ne cesse de « casser » les prix sur le marché de la vertu et de la morale. Aujourd’hui, il nous offre – que dire, il nous impose plutôt – une panoplie de produits de bonne conscience sans qu’on ait à s’embarrasser de subtilités théologiques telles l’obligation d’aller à la messe, de se confesser ou d’adhérer à une doctrine sexuelle particulière. L’État réussit même à nous faire croire – grâce à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements à la source – que ces produits ne coûtent rien. Le citoyen peut de nos jours adhérer à des mesures empreintes de compassion et de vertu, sans avoir à passer par les prêtres et, encore mieux, sans en assumer le coût, comme le croient les 44 % de Québécois qui ne paient aucun impôt sur le revenu.

lundi 12 novembre 2007

Critique d’art!

Julie Fortin et Pierre Simard

Le Soleil, Opinion, 12 novembre 2007, p. 23.

Depuis quelques jours, certains lecteurs du Soleil s’en donnent à cœur joie et critiquent vertement la sculpture de Pierre Bourgault installée sur la promenade Samuel-de-Champlain. Horreur et désastre – pour ne nommer que ceux-là – sont quelques-uns des qualificatifs employés par les critiques d’art non subventionnés par l’État pour décrire cette nouvelle pièce ornant le paysage du boulevard Champlain. Un lecteur a même eu l’audace – Ô sacrilège! – de comparer l’œuvre de Bourgault à la Fontaine de Tourny offerte par la famille Simons.

Les spécialistes de l’art nous diront que les goûts ne se discutent pas. Que même si l’œuvre en question a été installée au bénéfice du regard, elle doit être à l’abri du jugement des passants. En fait, la critique artistique est de nos jours victime d’une aseptisation chronique : les œuvres contemporaines ne peuvent en aucun cas être belles ou laides, non. Le seul qualificatif toléré est qu’elles sont « intéressantes ». N’osez surtout pas dire que vous n’aimez pas… vous vous verriez alors répondre, regard condescendant à l’appui, bien sûr : « C’est que vous ne comprenez pas la démarche de l’artiste ». Gros plan sur votre ignorance crasse de l’Art avec un grand « A ».

mercredi 10 octobre 2007

Accommodements volontaires plutôt que « raisonnables »

Le Soleil
Pierre Simard et Jean-Luc Migué

Est-il raisonnable de distribuer des accommodements liés aux différences culturelles et religieuses? Pour l’économiste, les bonnes décisions politiques s’apparentent à un bien public : elles bénéficient à tous et ne privent personne. Toutefois, notre système politique permet à divers groupes d’intérêts de se faire accorder des privilèges qui, s’ils leur sont très profitables, sont coûteux pour la société. Non seulement coûteux en termes monétaires, mais aussi parce qu’ils créent insécurité et frustration parmi la population. Or, c’est essentiellement ce qui se passe avec l’octroi d’accommodements dits raisonnables.

mardi 19 juin 2007

Les foutus économistes!

La Presse et Le Soleil
Pierre Simard

Saint David Suzuki a lancé le cri de ralliement : « Commençons par cesser d’écouter les foutus économistes. » Lorsque j’ai lu cette nouvelle, j’ai immédiatement compris que ce dernier ne faisait que protéger son monopole de diffuseur de l’information en matière de réchauffement climatique. Parce qu’en fait, la stratégie des groupes de pression environnementaux est claire et bien documentée par la science économique : elle mise sur l’ignorance rationnelle de la population.

jeudi 29 mars 2007

Pour vaincre l’immobilisme!

Le Soleil
Pierre Simard

Les débats qui entourent l’émergence de la plupart des projets de développement ont tous un trait commun : les promoteurs de ces projets y sont présentés comme des êtres irresponsables contre lesquels l’État doit nous protéger. Quel que soit le projet sur la table, on réclame l’État responsable, c’est-à-dire celui qui saura rejeter, autoriser ou réguler une initiative au nom de l’intérêt public. L’État responsable devient alors le gage de réussite et de sécurité donnant l’illusion d’un développement respectueux et durable.

vendredi 9 mars 2007

Vendre le droit d’immigrer au Canada

Jean-Luc Migué et Pierre Simard
Le Soleil, vendredi 9 mars 2007

Au moment de créer une commission chargée d’examiner comment accommoder les nouveaux arrivants, ne serait-il pas raisonnable de se demander pourquoi de nombreux immigrants n’adhèrent pas aux lois et aux valeurs de leur pays d’accueil. Pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour se demander si nos gouvernements, dans leur souci moralisateur de promouvoir le multiculturalisme, ne sont pas en réalité le catalyseur de leur isolement économique et social. Alors que l’actualité québécoise s’abreuve de sondages sur le racisme, de gangs de rue et d’opinions politiquement correctes sur Hérouxville, il semble opportun de mettre de côté notre puritanisme humanitaire pour nous interroger sur les véritables enjeux de l’immigration.

dimanche 11 février 2007

Gérard Bouchard et la commission d'étude sur les accommodements raisonnables

Le Devoir
Pierre Simard

Incrédulité, perplexité, colère, honte, dépit : tels sont quelques-uns des sentiments que j'ai éprouvés en apprenant[i] la nomination de l'historien Gérard Bouchard, professeur à l'Université du Québec à Chicoutimi, à la commission d'étude sur les accommodements raisonnables. Je m'explique.