mercredi 24 avril 2024

Dunes de Tadoussac : parc imposé, non merci!

Alors que le sort des dunes de Tadoussac semblait scellé, des citoyens demandent aujourd’hui au Ministre de mettre sur pause le projet de Parc national des dunes-de-Tadoussac.

En pleine crise pandémique
En avril 2021, près de trois ans après avoir mis fin abruptement aux travaux d’un comité consultatif sur l’avenir des dunes, le conseil municipal de Tadoussac a adopté une résolution soutenant les efforts du ministère qui voulait y implanter un parc national. Il exprimait même le souhait que ce projet se concrétise rapidement.

En pleine crise pandémique, il fut donc décidé que ce précieux territoire de 6,5 km rejoindrait le réseau des parcs nationaux gérés par la Sépaq. Ce projet, dont on connaît maintenant les détails, prévoit notamment d’en faire un site à accès contrôlé, avec des zones de stationnement, des campings et des installations administratives. Une coopérative d’habitation pour loger le personnel serait même à l’étude.

La communauté n'a jamais eu la possibilité d'explorer d'autres options de gestion de ce territoire. Or, pour nombre de citoyens, ce projet de Parc national s’apparente davantage à une entreprise commerciale qu'à un projet de conservation et de mise en valeur. C’est loin de répondre à leurs attentes.

L’ombre du passé et des citoyens méfiants
Les quelques séances d'information visant à convaincre les citoyens de l'utilité d'un tel projet n’ont pas eu l’effet escompté. Plutôt que de rassurer, elles ont semé beaucoup d'inquiétude au sein de la population.

On a sans doute oublié que les résidents locaux ont une expérience concrète des parcs sur leur territoire, ce qui les rend peu sensibles aux arguments de vente des élus et des représentants du ministère.

Tadoussac et les municipalités voisines sont entourées de parcs. La présence de la Sépaq depuis de nombreuses années et l'exemple du Parc national du Fjord du Saguenay-Baie Sainte-Marguerite, situé dans le village voisin de Sacré-Coeur, permet aux résidents d’appréhender et de bien mesurer les contraintes de vivre à proximité d’un tel parc national.

En outre, tenter de les persuader que le projet de la Sépaq pourrait être adapté à leurs habitudes et préférences est futile. Ils savent depuis longtemps que les règles et politiques des parcs nationaux sont fixées par le gouvernement du Québec, sans véritable considération pour les préoccupations locales.

La nécessité de s’exprimer
À la demande du Ministre, le BAPE recevra les mémoires et les commentaires des parties intéressées le 14 mai. Il remettra son rapport au ministre au plus tard le 16 août.

Il est évidemment souhaitable que la participation citoyenne soit forte, même si les procédures strictes du BAPE peuvent en dissuader plusieurs de s'exprimer.

Soyons toutefois réalistes! Ce n'est pas le BAPE qui prendra la décision finale sur ce projet. Il se limitera à transmettre une agrégation des opinions qui lui seront transmises lors des audiences. Sans compter que les recommandations du BAPE ne sont pas légalement contraignantes pour le gouvernement, qui peut choisir de ne pas les suivre.

L’idée d’un Parc national aux dunes de Tadoussac fait face à un sérieux problème d'acceptabilité sociale. Que ce soit par le biais du BAPE ou autrement, il est crucial que les citoyens qui s'inquiètent de ce projet se fassent entendre.

À l'heure actuelle, une pétition bénéficiant d'un large soutien appelle le Ministre à interrompre le projet en cours et à instaurer un comité chargé de consulter et d'examiner les différentes options de gestion pour ce territoire. Il est probable que d'autres initiatives populaires émergent d'ici août.

Souhaitons que la résistance s’intensifie!